Le fondateur de Revive, Nicolas Bearelle, sur la construction durable

« La durabilité n’a vraiment pas besoin d’être plus chère que les modèles classiques. L’innovation et la technologie peuvent aider le secteur immobilier – et donc aussi le consommateur – à réduire les coûts », explique Nicolas Bearelle, fondateur du promoteur immobilier Revive. À l’approche de Futurebuild Belgium, nous avons rencontré l’un des pionniers absolus de la durabilité dans le secteur. Et Revive innovait déjà il y a quinze ans, à une époque où le terme « durabilité » était encore à peine connu. Bearelle montre comment le secteur peut véritablement faire une différence durable, même en période difficile.

Nicolas Bearelle - Quote

Pas un simple exercice de cases à cocher

Pour Nicolas Bearelle, la durabilité est bien plus qu’un mot à la mode, commence-t-il à expliquer. « Revive aime pratiquer l’‘impact investing’, où l’intention et la valeur ajoutée sont centrales », déclare Nicolas Bearelle. « La durabilité ne doit pas être un simple exercice de cases à cocher. Elle doit être intentionnelle. De plus, tout ce que nous faisons doit aller au-delà des exigences légales. Prenez la récupération de l’eau de pluie, par exemple. Si c’est obligatoire, nous ne considérons pas cela comme ayant un impact. »

Le modèle IRIS utilisé par Revive repose sur une approche intégrée, basée sur des principes et directives internationaux tels que ceux du Global Impact Investing Network (GIIN). L’accent est notamment mis sur le « carbone incorporé », c’est-à-dire les émissions de CO2 des bâtiments tout au long de leur cycle de vie, y compris les matériaux, le transport et la construction. L’objectif est une réduction de 30 % de la production de construction d’ici 2030.

« Aujourd’hui, pour les nouvelles constructions, nous sommes à environ 550 kg de CO2 par mètre carré. Chez Revive, nous voulons atteindre 300 kg de CO2 par mètre carré », insiste Bearelle. Pour cela, Revive expérimente notamment des matériaux biosourcés.

Réduire les coûts et éviter les inefficacités

Une critique fréquente de la construction durable est son coût prétendument plus élevé. Bearelle n’est pas d’accord : « La durabilité n’a pas besoin d’être plus coûteuse. L’innovation et la technologie nous aident à réduire les coûts. En collaborant avec des architectes et des entrepreneurs dès les premières étapes, nous pouvons vraiment éviter les inefficacités et augmenter la valeur. C’est pourquoi nous collaborons également avec des entreprises de proptech chez Revive, afin d’utiliser de nouvelles techniques telles que la préfabrication et les méthodes de construction modulaires, qui nous ont permis de réduire les coûts de construction de 10 % dans certains cas. »

Le choix de la durabilité est également influencé par le consommateur. « Aujourd’hui, aucun acheteur ne veut encore d’une maison avec une chaudière à gaz. Les gens sont devenus beaucoup plus conscients. Nous devons prendre leurs attentes au sérieux », souligne Bearelle. La confiance des consommateurs est essentielle pour le succès des innovations durables.

 

Perspectives d’avenir

Bearelle plaide pour l’autorégulation et des normes qui rendent la durabilité transparente et évitent le greenwashing. « Nous devons créer des règles du jeu équitables pour que les projets qui ont un véritable impact se démarquent », dit-il. « Les normes européennes pour les analyses du cycle de vie des bâtiments peuvent aider, afin que des matériaux comme la construction en bois soient évalués de manière équitable. »